Pour améliorer l’énergie solaire, mieux vaut aller la capter au plus près du soleil, en lançant des ballons au-dessus des nuages. Planant !

On plane aujourd’hui !

C’est surtout l’électrochimiste Jean-François Guillemoles (directeur de recherche au CNRS et directeur Français de NextPV) qui travaille sur un projet un peu fou : lâcher au dessus des nuages des ballons d’environ 30m de diamètre, recouverts de panneaux solaires pour recueillir de l’énergie solaire en altitude. Ça peut sembler délirant mais c’est un projet très sérieux, étudié par le laboratoire franco-japonais NextPV, spécialisé dans les cellules photovoltaïques. L’idée est très séduisante, aller prendre l’énergie du soleil où elle est, le plus près de la source donc le plus haut possible car actuellement les panneaux solaires dépendent des conditions météorologiques et les nuages justement limitent la production électrique.
L’idée est donc d’aller au-dessus des nuages où là il n’y a plus d’obstacle à l’énergie du soleil !
Comme il n’y a pas d’ombre, la lumière arrive en ligne droite, du coup, la ressource énergétique est cinq fois plus importante qu’au sol. L’enjeu est important car aujourd’hui on sait recouvrir des toits ou des champs de panneaux solaires mais ça prend une place folle. En France par exemple, on pourrait vivre grâce à l’énergie solaire à condition d’occuper 1% du territoire ce qui est beaucoup, sans compter la centaine de millions de tonnes de verre nécessaire pour fabriquer les panneaux solaires.
Et ces ballons fonctionneraient avec quelle énergie ?
De l’hydrogène. Ces ballons flotteraient à une altitude de 4 à 6km du sol et pourraient contenir une dizaine de jours de production d’énergie solaire. C’est un des avantages car leur production serait continue, du soir au matin. L’hydrogène permettrait de fournir une énergie pas très chère. L’idée est si intéressante qu’un consortium international est en train de se constituer pour étudier la question plus en détail et réaliser un premier démonstrateur qui pourrait voir le jour d’ici 2 ans. Un premier séminaire sur le sujet s’est tenu à Tokyo le 10 novembre, à l’ambassade de France. Il y a encore pas mal de données techniques à étudier, ce n’est pas pour demain mais après-demain, on aidera peut-être la planète grâce à des ballons volant au-dessus des nuages !