La commissaire européenne Margrethe Vestager vient d’être élue femme de l’année par le Financial Times. Face à la montée des nationalismes et de l’europhobie, cette Danoise pugnace pourrait redonner de l’espoir à ceux qui désespèrent de l’Europe.
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Dans la série « Bonnes intentions » pour 2017, on voudrait une femme intègre à l’UE, on rêve ? Peut-être pas ! Depuis son arrivée à la Commission Européenne en novembre 2014, Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence, s’est en effet attaquée à de nombreux dossiers difficiles et la liste ne cesse de s’allonger. Apple, Google, Gazprom, Mac Donald, Volvo ou Starbucks sont dans le viseur de cette femme à la réputation d’intégrité infaillible, nous rapporte la Tribune. Et ses combats semblent payer : Apple, par exemple, a écopé d’une amende de 13 milliards d’euros il y a quelques mois à la suite d’arrangements fiscaux avec l’Irlande, même si un appel est en cours. Concernant Google, son prédécesseur avait adopté une stratégie de conciliation avant même sa prise de fonction, Madame Vestager, elle, a promis une ligne dure comme elle l’explique sur le site Euractiv : « Je ne vais pas me perdre dans les détails (…) nous devons nous montrer aussi durs que ce que peuvent être les entreprises. Nous ne pouvons continuer à enchaîner enquête sur enquête ». Sous-entendu : assez de perte de temps !
Avec des discours pareils et des actes qui semblent suivre… Margrethe Vestrager ne se fait sans doute pas que des amis !
Ces initiatives ont éveillé nombre de critiques notamment chez les américains qui comme on le sait se mêlent dès qu’ils en ont l’occasion de tout ! Jack Lew le secrétaire au trésor a déclaré que l’UE « semble cibler les entreprises américaines de façon disproportionnée ». Mais Margrethe Vestrager sait où elle veut aller et « ne se laisse pas déstabiliser par les critiques » explique un de ses proches à Politico. Députée dans son pays, puis ministre de l’éducation, elle a aussi tenu les rênes du parti Social Libéral Danois avant d’être nommée ministre des Affaires économiques et de l’intérieur. Autant dire que Madame Vestrager n’est pas une « bleue » et que l’on n’a pas fini d’en entendre parler. Pour la petite histoire, c’est elle qui a inspiré le personnage principal de la série danoise à succès Borgen ; les amateurs apprécieront. Allez Margrethe, on est avec toi !