Un an après « l’affaire Spanghero », un nouveau scandale chevalin surgit. Une soixantaine de chevaux, bourrés d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires par un laboratoire ardéchois de Sanofi-Pasteur pour produire des sérums, a été abattue afin d’être vendue dans des boucheries du sud de la France. Ce trafic concerne également environ 200 chevaux achetés à des centres équestres ou à des particuliers.
10 euros… C’est à peu près le prix des chevaux qui ont été bradés à une société de Narbonne (Aude) auprès de Sanofi, au lieu de se retrouver comme chevaux de loisirs. Grâce à la falsification de leurs carnets de santé, ils ont été, pour la plupart, abattus en Espagne avant de terminer sur des étals de boucheries chevalines. Or ces animaux ont participé à des programmes scientifiques, et sont donc interdits à la consommation humaine.
C’est ce qui ressort d’une opération menée par la gendarmerie dans 11 départements, dans le cadre d’une enquête judiciaire conduite à Marseille sur un trafic de viande en gros et de viande de cheval. Vingt et une personnes ont été interpellées hier matin, principalement dans le sud de la France, en Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Midi-Pyrénées. Parmi elles, figurent des négociants en viande, dont l’organisateur présumé du trafic et un proche, et au moins trois vétérinaires et un informaticien.
Dans ce scandale, Sanofi-Pasteur s’est porté partie civile. Le laboratoire, qui produit des antidotes antirabiques, antitétaniques et des antivenins, possède un élevage de chevaux en Archèche car ces derniers produisent des anticorps servant à la fabrication des sérums. Normalement, ces bêtes de laboratoire sont euthanasiées ou revendues après trois ans de « bons et loyaux services », notamment à des centres équestres car ils sont devenus « impropres à la consommation ». Leur chair peut en effet contenir des substances en cours de test et non validées par les autorités.
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