On a beau être en 2014, les violences faites aux femmes ne sont pas prêtes de s’arrêter. À l’occasion de cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) présente une étude dont les chiffres nous donnent une sacrée gifle.
Des chiffres inacceptables
– Plus de 200 000 femmes victimes chaque année de violences conjugales, dont moins de 10 % portent plainte.
– Environ 83 000 femmes, par an, victimes de viols ou de tentatives de viols (violences au sein du couple et agressions sexuelles sur mineures sont exacerbées en Outre-mer).
– Harcèlement de rue et agressions verbales sont le lot quotidien de près de 20 % des jeunes filles et femmes.
– 61 % des jeunes femmes de 18 à 25 ans interviewées en 2012 ont été victimes de harcèlement ou d’insultes sexistes, au sein de leur établissement scolaire. Ces violences non dénoncées ne sont pas sanctionnées.
– 20 % des femmes actives déclarent avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexiste et/ou sexuel au travail en 2014. Près de 30 % des victimes n’en parlent à personne.
– Des formes contemporaines d’esclavage existent en France. Les esclavagistes, principalement originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient, appartiennent au cercle familial des victimes.
– De 20 000 à 40 000 personnes se prostituent en France dont 85 % de femmes, essentiellement d’origine étrangère, avec un développement de la prostitution via internet.
– 53 000 femmes, ayant subi une mutilation génitale, vivraient en France. Le risque de mariage forcé, en régression, n’est pas éradiqué.
Comment expliquer ces réalités ?
– Le sexisme ambiant et banalisé favorise les rapports de domination des hommes sur les femmes.
– La stratégie de l’agresseur est similaire pour toutes les formes de violences.
– Les violences psychologiques sont omniprésentes et, quel que soit le type de violences, les atteintes psychiques sont quasiment toujours associées aux effets somatiques.
– Les troubles psychotraumatiques déclenchés par les violences, notamment sexuelles, sont méconnus et peu pris en charge.
– Les agresseurs sexuels font partie de l’environnement proche dans 83 % des situations.
– Le manque d’attention aux violences subies dans l’enfance, en tant que témoin ou victime, est patent au regard du traumatisme engendré et de l’accroissement du risque de devenir plus tard agresseur ou agressé.
Comment éviter ces violences ?
– Prévenir les comportements et les violences sexistes dès le plus jeune âge
– Renforcer la formation de tous les interlocuteurs potentiels des femmes victimes de violences, au premier chef les médecins et professionnels de santé : maintenir notamment la vigilance en matière de prévention des mutilations génitales et des mariages forcés.
– Protéger les enfants à travers une prise en charge psychologique, un lieu d’accueil sécurisé lors de l’exercice du droit de visite du parent violent, la primauté de l’intérêt de l’enfant dans la gestion de la parentalité.
– Améliorer la connaissance et le traitement des violences au travail, ce qui implique la mobilisation des employeurs, services de santé au travail, représentants du personnel et organisations syndicales.
– Mieux répondre aux besoins des victimes ; cela passe par exemple par l’accompagnement des femmes violentées dans leur réinsertion sociale et professionnelle.
– Poursuivre et sanctionner les agresseurs – Prévenir les récidives
Voici en images la campagne de pub Benetton contre la violence faite aux femmes à l’occasion d’ « Orange day » en partenariat avec l’ONU
A noter qu’aujourd’hui débute les Seize jours d’action contre la violence liée au genre, durant lesquels vous pouvez vous aussi lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles alors participez à la campagne d’Amnesty International jusqu’au 10 décembre !