Jusqu’à 3 000 m3 recyclés par an
La technologie est déclinée sous deux formes. L’Ecostill, qui traite les eaux usées et saumâtres, est la plus répandue. En 2012, après seulement un an de commercialisation, sept livraisons ont été effectuées en France et en Europe. En juillet, c’est le site de Canon Bretagne, situé à Liffré (Ille-et -Vilaine), qui a mis en service deux « boîtes à nuages ». Dans cette usine, la seule du groupe en Europe, le géant japonais recycle des cartouches d’encre et des pièces mécaniques. Les eaux de rinçage peuvent contenir des traces de métaux, de lubrifiants et de colle. Habituellement réalisé par des sous-traitants externes, le recyclage représente un coût élevé pour Canon. L’emploi, en interne, d’Ecostill permet de réduire la masse de déchets, tout en diminuant les frais de traitement. « L’eau, récupérée sous forme distillée, est généralement réutilisée pour d’autres opérations de lavage », complète le directeur de TMW. L’antenne bretonne de Canon compte proposer le développement de l’Ecostill en interne, au niveau international.
L’objectif ? Livrer 100 Ecostill en 2013
D’autres industriels sont séduits par cette technologie. « Nous avons 10 millions d’euros de contrats actuellement en discussion », souligne le directeur de l’entreprise. « Pour 2013, nous espérons livrer 100 modules, principalement sur la marché français et européen», assure-t-il. S’il garde son prix de vente confidentiel, le patron précise que «le retour sur investissement se fait en moins de deux ans». Pour Canon, la technologie aurait été rentable dès le 15ème mois de mise en service. Les ingénieurs planchent désormais sur la performance thermique pour permettre au module de traiter deux fois plus d’eau qu’à l’heure actuelle.
Un premier Aquastill installé en Afrique centrale en 2014
A plus long terme, TMW travaille sur un projet pour dessaler l’eau de mer. Selon l’OMS, plus d’1,2 milliard de personnes vivent dans des zones où l’eau est naturellement rare. « L’Aquastill pourrait alimenter en eau douce des villages et sites reculés », avance Thierry Satgé. Et permettre de faire face à l’augmentation des besoins – de 70 à 90% en 2050 – due à l’agriculture intensive de céréales, de riz ou à la production de viande. Cette crise hydrique, Jean-Paul Domen, le fondateur de TMW, l’a pressentie dès les années 1990. « Mais ce type d’installation est difficile à mettre debout financièrement », regrette-t-il. . Les partenaires se font plus rares lorsqu’il s’agit d’opérations humanitaires. Cependant, grâce aux « Investissements d’Avenir », un premier module sera mis en service en 2014. Il traitera 2000 litres d’eau par jour afin de satisfaire la demande de la population locale.
TMW en quelques chiffres:
Date de création : 1999
Fondateurs : Jean-Paul Domen et Philippe Bertin
Salariés : 12
Sièges: Paris et Angers (Maine-et-Loire)
Chiffre d’affaires estimé en 2013 : 2 millions d’euros