Christian Mourougane, directeur général adjoint de l’ANAH, l’Agence nationale de l’habitat, explique le rôle souvent méconnu de cet établissement public de plus en plus tourné vers les économies d’énergie pour venir à bout d’un fléau contre lequel il reste beaucoup à faire, l’habitat indigne. C’est lui qui, jusqu’en 2012, a mené à bien l’immense projet de réhabilitation de Radio-France.
Acteur clé de la rénovation urbaine, l’ANAH joue un rôle essentiel pour lutter contre la précarité énergétique et « aller vers les plus modestes », selon la formule de Christian Mourougane, le n°2 de l’ANAH. Cette forme de précarité, qui rejoint plus généralement ce qu’on appelle l’habitat indigne, touche 3,2 millions de ménages en France.
La loi sur la transition énergétique doit permettre de mieux s’attaquer à la précarité dans tous les sens du terme, en particulier pour maintenir les personnes défavorisées dans leur logement. Sur le plan énergétique, l’ANAH cherche d’abord à réduire les charges de consommation pour gagner au moins 25%. En réalité nous sommes presque à 40%.
Dans quel état se trouve le parc privé de logements en France ? Il est en progrès, selon M. Mourougane, qui constate une fragilité plus grande de la population dans le parc privé qui n’est pas encore réhabilité. Tout dépend aussi de la stratégie des propriétaires, de moins en moins patrimoniale et de plus en plus spéculative, ce qui rend les interventions plus difficiles.