En France, des voix s’élèvent pour dénoncer les mouvements de défense des animaux. Des accusations surréalistes reprises dans la presse et jusqu’à notre bon vieux sénat. Les animalistes, des terroristes mettant en danger les droits humains ? Allons, un peu de sérieux !

Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :
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On vous parle souvent des défenseurs des animaux. Pourtant cette cause ne fait pas l’unanimité.
C’est le moins que l’on puisse dire ! Le site de « Paysan Breton », le premier journal agricole de Bretagne, première région française d’élevage et d’abattage faut-il le rappeler, a mis en ligne un article intitulé « les groupes animalistes sont considérés par Eric Denécé comme des écoterroristes ». Pas moins ! Monsieur Denécé est docteur en sciences politiques, spécialiste du renseignement, du terrorisme et auteur d’un ouvrage « Ecoterrorisme : altermondialisme, écologie, animalisme, de la contestation à la violence ». Lors de l’assemblée générale de l’Association pour le maintien de l’élevage en Bretagne (Ameb), il a expliqué : « dans le cas d’associations anti-viande ou de défense des animaux, on retrouve beaucoup d’urbains et de bobos parisiens. Ils n’ont aucune proximité avec la campagne et ont une perception de l’élevage déconnectée de la réalité. Ils s’en font une idée à travers (…) des vidéos à charge tournées par les associations en entrant illégalement dans les élevages (…) rien ne garantit que des activistes de l’étranger ne les aident pas à préparer des actions violentes ». Jolie démonstration de la théorie du complot !
Ce n’est pas pour autant que ce genre de débat va émouvoir les foules !
Ça a troublé le sénateur PS Jean-Louis Carrère qui vient de demander la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le mouvement « animaliste » pour étudier « la réalité de ce phénomène inquiétant dont les ramifications et le financement s’étendent dans le monde entier ». Selon lui, les défenseurs des animaux feraient donc partie d’un vaste réseau, international et aveugle au bien-être de l’être humain. Pire : « il y a un danger de rupture entre des populations attachées aux valeurs de l’humanisme et celles qui prétendent lui substituer l’idéologie animaliste ». Précisons que Monsieur Carrère a fait lire ce discours (Ah bon, il n’était pas présent ?) par Danielle Michelle, une collègue des Landes, lors d’un colloque organisé par l’Observatoire des cultures taurines (ONCT), et avec le soutien de l’Union des villes taurines françaises, vous savez ces gens qui soutiennent que la corrida est un challenge pour le taureau ! Tout ça n’a rien à voir avec des intérêts ou un quelconque lobbying bien sûr !