Face à la coalition pour l’éléphant d’Afrique portée par 29 pays africains, la France par la voix de Ségolène royal s’est engagée à interdire le commerce de l’ivoire en France… Avec quelques bémols.

Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique » ! Une chronique à écouter sur notre webradio tous les jours à 11h30, 13h30, 16h30, 19h45, 23h45 et 03h30 !
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Près d’un éléphant est tué tous les ¼ d’heure dans le monde, c’est l’horrible réalité. En 2 ans, entre 2010 et 2012 plus de 100 000 pachydermes ont été massacrés pour leurs défenses. On peut à ce stade parler d’hécatombe, d’autant que les projections si la situation ne change pas situe l’extinction de l’espèce à l’horizon 2025/2030.
Pour lutter contre ce fléau, 29 pays d’Afrique se sont alliés et ont créé la Coalition pour l’Eléphant d’Afrique. Un porte-voix destiné à informer et faire bouger les instances internationales sur le commerce de l’ivoire : ONU, Union Européenne et Etats. En mai dernier par exemple, le Kenya a brulé 105 tonnes d’ivoire saisi pour protester contre les facilités accordées aux pays importateurs d’ivoire, Chine et Japon en tête. Mais nous sommes nous aussi concernés.
Il y avait un moratoire international à Nairobi en mai justement, cela a-t-il eu des répercussions ?
L’Union européenne a réagi très mollement, cet été : elle propose des exemptions qui permettraient aux pays touchés par l’embargo mondial sur le trafic d’ivoire, d’exporter certains produits fabriqués grâce aux défenses d’éléphants. Les lobbies ont encore bien joué. Et c’est la France, par la voix de Ségolène Royal, qui se montre plus exigeante que l’UE. Après s’être engagé à interdire le commerce de l’ivoire en France, la ministre a signé un « arrêté interdisant le commerce de l’ivoire d’éléphants et de la corne de rhinocéros sur le territoire national, sauf dérogation exceptionnelle ». Alors, bien sûr, le dossier n’est pas clos : le Fonds international pour la protection des animaux déclare qu’ »il est regrettable qu’une quantité d’ivoire (…) non travaillé puisse encore être commercialisé ». Mais c’est un 1er pas… et français qui plus est.