Selon des études, la molécule contenue dans le LSD et les champignons hallucinogènes permettrait de traiter efficacement de nombreux maux tels que l’addiction ou la dépression. Ne faut-il pas dès lors passer outre les tabous en finançant encore plus de recherches ?
Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :
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Version écrite, collaboration Nathalie Cayzac :
Les vertus thérapeutiques du cannabis ou de l’opium sont reconnues aujourd’hui par la médecine, il pourrait bien en être de même avec les drogues dures !?
Notamment le LSD ou les champignons hallucinogènes. Il est courant en médecine d’utiliser des drogues à des fins thérapeutiques : des dérivés de l’opium contre la douleur, du cannabis pour soulager les effets dévastateurs des chimiothérapies et soigner l’anorexie dans certains cas, etc. Mais utiliser des drogues hallucinogènes comme le LSD ou les champignons, c’est encore très tabou et pourtant au fil des années des chercheurs se sont penchés sur la question et de nombreuses études tendent à prouver que non, les scientifiques n’hallucinent pas !
Elles soigneraient quel type de maux ?
C’est la psilocybine qu’elles contiennent qui aurait des vertus thérapeutiques particulièrement efficaces pour soigner la dépression post-traumatique, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles du sommeil et même les addictions. En fait, toutes affections liées au fonctionnement de nos cerveaux.
Ça de doit pas être un message qui passe bien car ce sont des drogues dangereuses
En effet, bien qu’elles n’aient pas d’effets toxiques et addictifs contrairement à l’héroïne et à la cocaïne. Un exemple : des chercheurs de l’Imperial College de Londres ont du lutter contre les autorités et les préjugés pendant 32 mois pour mener leur projet d’essai clinique sur l’effet des champignons hallucinogènes sur la dépression. Leurs résultats publiés l’année dernière prouvent que le jeu en valait la chandelle : les 12 volontaires allaient beaucoup mieux au bout d’une semaine, et 3 mois plus tard 5 d’entre eux étaient en rémission complète. Or ces volontaires avaient déjà été soigné avec de multiples antidépresseurs qui ne leur faisaient aucun effet. Ces chercheurs ne réclament pas de donner des champignons à tous les dépressifs mais ils confirment d’autres études positives elles aussi et montrent que c’est une voie intéressante. Question : et si on passait outre les tabous pour laisser la science avancer et utiliser ces substances dans un contexte sécurisé, cela ne serait-il pas sécurisant ?