Grâce à la mobilisation des associations de défense de l’environnement et des citoyens, il n’y aura pas d’autorisation spéciale d’exploitation minière dans les « forêts de protection » françaises. Pas encore.

Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :
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Version écrite, collaboration Nathalie Cayzac :
Le décret devait entrer en vigueur mercredi 1er mais le gouvernement a reculé : il n’y aura pas encore d’autorisation d’exploitation minière dans les forêts protégées de France.
Les forêts de protection sont des espaces boisés classés par l’État pour assurer le maintien des sols contre l’érosion, les avalanches, les coulées de boue ou autres risques d’incendie. Elles protègent les bois et les forêts situés à la périphérie des grandes agglomérations soit pour des raisons écologiques, soit pour les raisons de sécurité, soit tout simplement pour le bien-être de la population qui peut aller s’y balader (santé et qualité de vie). C’est un des régimes les plus protecteurs en France : à l’exception de la recherche d’eau, le classement comme forêt de protection d’un massif forestier rend impossible certains travaux.
C’est justement cette contrainte que le ministère de l’agriculture entendait modifier par décret
L’idée est de permettre d’y « mener des travaux de recherche ou d’exploitation minérales sans compromettre la conservation ou la protection des boisements ». On nous prend pour des bleus ! Si on creuse pour trouver quelque chose à exploiter, il semble évident que l’on compromet l’équilibre des sols en 1er lieu, de l’éco-diversité forcément et donc de ces forêts.
Ces arguments ont été écouté puisque les associations et riverains ont remporté une 1ère bataille.
Sans oublier que la loi pour la reconquête de la diversité adoptée en août 2016 prévoit un principe de non régression : en clair, on ne peut légalement qu’améliorer les choses et non revenir en arrière : un pas en avant reste un pas en avant ! 41 000 signatures ont été recueillies sur sauvonslaforet.org depuis le début du mois de février, les associations ont rencontré deux fois les représentants du ministère de l’agriculture pour finalement obtenir la mise en place d’un groupe de travail afin de rédiger un nouveau décret. La pétition est toujours en ligne car si le pire a été évité ce 1er mars, il faut rester vigilant si vous ne voulez pas voir une carrière dans la votre belle forêt où vous allez vous balader ce dimanche.