Le règlement européen de l’agriculture biologique qui définit le cahier des charges pour toute la filière certifiée bio dans l’Union doit être révisé en fin d’année. Et les discussions sont houleuses…

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Personne ne conteste l’utilité de cette mise à jour de la réglementation puisque la dernière date déjà de 2007. Ce qui pose problème, c’est la proposition de la Commission d’instaurer des seuils de produits non autorisés, pesticides et OGM, au-dessus desquels un produit bio perdrait automatiquement sa certification. Actuellement, les contrôles qui garantissent le label bio portent sur les moyens : ils veillent à ce que les précautions soient prises à tous les niveaux de la chaîne de production – agriculteur, transformateur, transport, distributeur etc-, ils vérifient la non-utilisation de pesticides de synthèse. Mais les analyses sur le produit fini ne sont pas systématiques ; si elles détectent une substance interdite dans un produit, son déclassement n’est pas non plus automatique. Et les produits ainsi détectés continuent à être commercialisés comme produits bio.
Le zéro pesticide dans les produits bio… ce n’est donc pas garanti !
En effet, mais le niveau de pesticides est incomparablement plus bas que dans un produit conventionnel. Mais, même minime, ce n’est pas bon pour la réputation de la filière, pour la Commission Européenne qui propose que les produits bio soient soumis aux mêmes seuils que ceux en vigueur dans l’alimentation pour bébé. Une proposition retoquée par le parlement. Et contre laquelle s’insurge toute la filière bio. Le marché du bio a en effet quadruplé en 10 ans : la mise en place de ces seuils risque de porter un coup d’arrêt à ce secteur en pleine expansion. Et ce serait injuste car les fermiers bio travaillent sur des territoires cultivés à 94% de façon conventionnelle, ils ne sont donc pas à l’abri de contaminations accidentelles. François Veillerette de Générations Futures explique qu’on « ne doit pas faire porter l’effort uniquement par le producteur bio sous prétexte de faire une bio plus blanc que blanc ». Un principe de réalité que le consommateur doit accepter, le zéro pesticides ne peut exister en tout cas aujourd’hui, c’est pour ça que le bio doit être encouragé ! Pas parfait mais bio quand même.