Contre toute attente, les sénateurs n’ont écouté ni les spécialistes, ni le gouvernement, ni les citoyens mais…les lobbies ! Ils ont voté contre l’interdiction des néonicotinoïdes suspectés de tuer les abeilles. De quoi avoir le bourdon…

Ecoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin du lundi au vendredi, dans « Un monde plus vert », une chronique rediffusée à 17h27 et à écouter sur notre webradio tous les jours à 9h45, 13h30, 15h45 et 19h45 !
Version écrite de la chronique :
Dans le cadre du projet de loi pour la biodiversité adoptée ce mardi au Sénat, les néonicotinoïdes n’ont pas été interdits. Ça met en colère !
Il y a de quoi ! Les néonicotinoïdes sont des insecticides neurotoxiques, des pesticides, très répandus dans le monde et suspectés de tuer les abeilles, les insectes pollinisateurs et les oiseaux. Tout le monde était persuadé que depuis le temps qu’on pousse des cris d’alarme, les sénateurs les interdiraient. Eh non ! Une large majorité d’entre eux a voté contre leur interdiction malgré les recommandations de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation) et malgré l’avis favorable du gouvernement. Je ne parle même pas des citoyens qui y étaient à plus de 99% favorables sur la plateforme en ligne de consultation du Parlement comme quoi même en démocratie cela ne sert pas à grand-chose de s’exprimer ! D’ailleurs, les associations sont furieuses, la LPO parle de « déni scientifique et démocratique » et la Fondation Nicolas Hulot « d’irresponsabilité du Sénat ».
Des réactions que l’on peut comprendre car leur nocivité est reconnue aujourd’hui
Bien sûr c’est de notoriété publique ! Une étude publiée l’année dernière dans le magazine Nature a encore prouvé leur dangerosité : il y a en général moitié moins d’abeilles et de bourdons dans les champs traités aux pesticides. Une étude plus ancienne publiée par Greenpeace en avril 2013 montrait que les abeilles exposées aux pesticides avaient plus de mal à s’orienter, à reconnaître les bonnes fleurs et à butiner, ce qui provoquait la disparition de colonies entières
Or on sait tous que sans les pollinisateurs, il n’y a pas d’alimentation
D’où le cynisme de nos sénateurs qui jouent avec notre avenir car même la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), pas le genre écolo excitée, estime que sur les 100 cultures qui nourrissent la population mondiale, 71 dépendent du travail des abeilles. Et on passe rapidement sur l’impact des pesticides sur notre santé que l’on commence à découvrir. Bref, Einstein qui prédisait la fin de l’humanité quand les abeilles disparaîtraient, doit se retourner dans sa tombe. Nos sénateurs ont encore trop écouté les lobbies dont le chiffre d’affaire est plus important que notre santé, merci messieurs les sénateurs !
Cette chronique a été diffusée le 28 janvier sur Sud Radio en partenariat avec ENGIE acteur de la transition énergétique