Ils seront désormais admis en France comme des « êtres vivants doués de sensibilité » !
Alors que jusqu’à maintenant le code civil les considérait comme « des biens meubles », les députés leur ont reconnu hier soir cette qualité symbolique. Cette modification législative doit ravir la fondation de protection « 30 Millions d’amis » qui avait lancé une pétition il y a près de deux ans (89 % des Français se sont déclarés favorables à une telle modification du code civil, selon un sondage IFOP réalisé fin octobre pour l’association). Celle-ci avait reçu le soutien de plusieurs intellectuels, philosophes, écrivains, historiens et scientifiques français dont Michel Onfray, Hubert Reeves, Erik Orsenna et Mathieu Ricard.
« C’est un amendement de cohérence avec le code rural et le code pénal. Cet amendement n’entraine aucune conséquence juridique, aucun effet juridique non maîtrisé », a souligné la rapporteure Colette Capdevielle (PS).
Ce n’est pas pour autant un énorme bouleversement pour la Fondation Brigitte Bardot qui estime que cette modification était « une simple évolution juridique » et « en aucun cas une révolution pour les animaux ». « Que le statut de l’animal passe de bien meuble à être vivant doué de sensibilité est normal. Ce qui est anormal en revanche, c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt, a déclaré à l’AFP Christophe Marie, porte-parole de la fondation. Il s’agit simplement d’harmoniser les textes, mais en aucun cas de remettre en cause l’exploitation animale« .
Parallèlement, Luc Ferry souligne dans un article du Figaro que « l’animal est un intermédiaire entre la chose et l’homme, il n’est ni l’un ni l’autre, et qui confond les deux tombe dans un véritable délire qui nuit de toute façon à la cause animale. J’aime bien la formule de Michelet, comme j’aime le poème de Hugo sur le crapaud: tous deux parlaient joliment de nos «frères inférieurs», ou de nos «frères d’en bas». Je trouve que c’est bien vu et que cela suffit à tout faire pour éviter les souffrances inutiles aux animaux« .